macSUP saison 5 – 2021-2022

Initié en 2017 par le musée, macSUP est un programme de recherche/création en milieu universitaire. Des étudiant.es et des enseignant.es-chercheur.euses participent au processus de création d’un.e artiste durant six mois. À partir d’une proposition de l’artiste, chacun apporte ses idées, dévoile ses compétences au fil des séances, rapprochant et comparant les méthodes de recherche et de création. Chacun peut enseigner et apprendre tour à tour dans ces ateliers collectifs. Les groupes proposent ensuite des journées expérimentales au musée : ateliers, forums, parcours participatifs… pour faire vivre aux visiteurs du musée ce qui a constitué leur expérience tout au long de macSUP.

Cette année, les étudiant.es sont accompagné.es par les artistes Valentin Defaux et Marianne Mispelaëre.

Valentin Defaux

Diplômé des Beaux-arts de Nancy en 2015, il travaille actuellement à Lyon au sein de l’Atelier SUMO et en tant que professeur de dessin d’observation aux sein des Pratiques Artistiques Amateurs de l’Ensba Lyon.
Il y développe une pratique multiple axée autour de la re-fabrication.
Les formes qu’il élabore semblent chercher une faille de sensibilité dans les fers de lance du rationnel, tels que les moteurs thermiques ou les modèles informatiques. Il s’attarde sur la conversation constante que nous entretenons avec notre environnement technique, et les façons qu’il a de nous ressembler.
Ainsi, le temps d’un film, les hauts fourneaux de l’usine de Pont-à-Mousson forment le théâtre de rites païens.
Ailleurs, les pièces d’un 50cc se minéralisent jusqu’à devenir des artefacts sans âge.

Pour macSUP#5, il propose d’explorer la charge poétique des tutoriels et autres magazines de Do It Yourself afin de découvrir ensemble des territoires inconnus. En documentant les étapes d’apprentissage, c’est la question de la transmission qu’il propose d’interroger, tout en y intégrant la notion d’erreur.

Marianne Mispelaëre 

« Ce qui est présent sous nos yeux est toujours incomplet. Si j’emprunte des codes visuels qui ont plutôt trait à l’invisible, c’est que je crois à ce qu’on lit au-delà de ce qu’on voit. » Marianne Mispelaëre

La pratique du dessin de lui permet d’interroger les relations entre les êtres. Le langage, sa dimension performative et les silences qui lui sont inhérents, sont des matériaux de prédilection pour elle. Ses projets peuvent prendre la forme de dessins sur papier, de traces, d’installations à l’échelle de l’espace d’exposition ou encore d’actions performatives collectives.
La réflexion qu’elle propose pour macSUP#5 s’appuie sur la démarche de Victor Klemperer (cf. Frédéric Joly, La langue confisquée, Premier Parallèle, 2019). Durant la Seconde Guerre mondiale, ce philologue allemand a décrypté la « novlangue » utilisée par le nazisme. Comment une langue au départ innocente peut être détournée à des fins politiques ?

Marianne Mispelaëre est née en 1988 en Isère. Elle vit et travaille à Aubervilliers.
Son travail a été montré en France et à l’étranger ; elle a été nominée au Kunstpreis Robert Schuman (Trèves, Allemagne, 2015) au Edward Steichen Award (Luxembourg, 2017) et au Prix AWARE (Paris, 2018). Marianne Mispelaëre est lauréate du prix de la Ville de Grenoble – Le Magasin CNAC (2016) et a obtenu le Grand Prix du Salon de Montrouge 2017. En 2013, elle a cofondé la maison d’édition Pétrole Éditions qui publie notamment la « transrevue » TALWEG. Elle est diplômée de l’ÉSAL-Épinal (2009) et de la HEAR-Strasbourg (2012).